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"Lorsque je dessine, je suis dans une véritable bulle" - Victoire, illustratrice des Dessins de Vic Doux

 A Slow, notre ambition c’est de faire du monde un espace plus détendu et plus accueillant pour les paresseux qu’ils soient animaux ou humains. Dans cet espace, nous souhaitons mettre en avant des initiatives et personnalités qui ont décidé de ralentir, d’arrêter de se mettre la pression pour être parfaits, de dire non aux injonctions d’être toujours plus productifs et qui prennent le temps de se consacrer à l’essentiel. 

l'illustratrice Victoire du compte instagram @lesdessinsdevicdoux

Pour notre première inspiration, on a pensé à Victoire, la dessinatrice derrière le compte instagram @lesdessinsdevicdoux. Chloé a rencontré Victoire alors que toutes deux travaillaient à l’Assemblée nationale, avant que Victoire ne choisisse de quitter le monde de la politique pour se consacrer au dessin. Les dessins de Vicdoux sont drôles, sincères, décomplexés, toujours bienveillants. Pendant le confinement, son journal de bord, où elle évoquait avec beaucoup de justesse et de malice un quotidien que nous partagions tous, nous a fait beaucoup de bien et nous avons donc souhaité lui donner la parole.   

Quel est ton parcours en quelques mots ?

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné. Du moins depuis que je sais tenir un crayon ! Mes cahiers d’écolière et de lycéenne sont constellés de petits dessins. C’est à ça que servent les marges des copies doubles non ? Je me souviens aussi avoir été (déjà!) une éternelle indécise. Professeur de français, journaliste, styliste ... J’avais beaucoup d’idées concernant mon avenir. Et l’envie de ne pas avoir à choisir, mais de pouvoir tout faire. J’ai finalement commencé par le journalisme. Après cette première vie en tant que journaliste politique à la Chaîne Parlementaire notamment, l’envie d’être dans l’ombre des femmes et des hommes de pouvoir s’est imposée. Toujours indécise, j’ai choisi de devenir attachée de presse pour toujours côtoyer le monde des médias mais aussi être pleinement dans le monde politique. L’indécision peut finalement devenir un moteur dans la vie ! J’ai adoré ces années politiques et médiatiques. Mais je n’ai jamais oublié le dessin. Mes cahiers d’écolières transformés en agendas bien remplis ont continué d’accueillir mes esquisses. C’est l’année dernière, après un bore-out, une rupture douloureuse et un ras le bol des travers du pouvoir, que j’ai décidé de me lancer à temps plein temps dans le dessin et de devenir cette fois illustratrice.

Qu’est-ce qui a changé dans ta vie depuis que tu as décidé de prendre le temps de te consacrer à l’essentiel ? 

Tout à changé depuis : mon mode de vie, le regard des gens et des mes proches ainsi que mon propre regard sur moi-même. Je me suis sentie extrêmement libre. Free-lance avec un job alimentaire à côté (devenir Picasso n’est pas super rentable !) je suis seule responsable de mon agenda d’illustratrice. Je ne suis plus dans l’ombre ni au service d’une femme ou d’un homme politique. Avec mon compte Instagram je peux faire passer, sous forme de dessins publiés ou de stories engagées, les messages qui me tiennent à coeur. J’ai toujours dessiné les femmes, leur corps et leurs maux.

Que ressens-tu quand tu dessines ? Est-ce une activité qui te fait du bien ? 

Lorsque je dessine, je suis dans une véritable bulle. Je peux dessiner dans les cafés ou sur la plage, mais j’aime me retrouver seule chez moi à mon bureau entourée de mes stylos, carnets et grigris préférés. J’ai toujours aimé travailler dans des équipes, des rédactions ou des cabinets bref entourée, mais je découvre la solitude et le calme qu’offre le métier d’illustratrice et c’est un vérifiable plaisir. Pour la détente, je recommande tout particulièrement l’encre et l’aquarelle.

Tu es aussi une illustratrice engagée, qui aborde des sujets souvent considérés comme tabous : les règles, la pilosité féminine… de manière générale, tu prônes la bienveillance et l’acceptation de toi. Où trouves-tu ton inspiration et en quoi est-ce important pour toi de dessiner sur ces thèmes ?

Militer et m’engager en dessinant est venu tout naturellement. Féministe, j’aime dessiner les injustices et les oppressions qui corsent le quotidien des femmes. Je me dis que mon compte insta est un bon moyen de faire passer tous ces messages et d’échanger sur tous les sujets qui me tiennent à cœur. J’adore tout particulièrement dessiner le corps des femmes. Le montrer sous tous les angles, montrer ce que la société cache : les poils, les bourrelets, les seins de toutes les tailles, etc. Je trouve l’inspiration partout ! Dans la rue, les livres, les poèmes, au musée mais aussi en regardant et écoutant mes amis. Tout peut-être inspiration : le tissu vif d’une robe dans la grisaille parisienne, des photos retrouvées, un nuage...

Es-tu plutôt speed ou slow ? Que fais-tu pour être te détendre ? 

J’ai été très speed et accro à l’adrénaline procurée par le rythme qu’impose la politique. Je dois avouer qu’il a été très difficile de se passer de ce mode de vie intense. Aujourd’hui ma vie a changé et j’apprends à aimer la lenteur, l’ennui volontaire. J’ai le temps de faire des expos, d’aller au cinéma seule ou juste de lire sur mon canapé. Je ne culpabilise plus lorsque je ne fais rien. Les infusions sont d’ailleurs partie intégrante de ces petites routines. Je m’intéresse à de nouvelles choses comme les huiles essentielles ou la lithothérapie (on trouve toujours des pierres sous mon oreiller). J’essaye d’adopter un mode de vie plus sain et zéro déchet. C’est un tout ! Mes petits plus anti-stress : le baume du tigre et une améthyste dans mon sac. Un lieu pour décompresser : l’aquarium en semaine. Un lieu : ma maison d’enfance à Trouville sur mer.

Notre société est souvent speed et valorise la performance et la productivité. C’est quoi pour toi ralentir, prendre le temps ?

Ralentir, prendre son temps c’est d’abord arrêter de culpabiliser. On ne perd jamais son temps. Même si l’on ne fait rien. Flâner, s’ennuyer sont de très bons médicaments pour l’esprit. Ralentir permet aussi l’écoute et donc l’amour de soi. Nous devons apprendre à nous donner de l’amour comme on est capable d’en donner tous les jours à ses proches au lieu de toujours se rabaisser et d’essayer d’attendre des perfections inutiles imposées par la société actuelle.

Une personne ou une initiative qui t’inspire pour prendre le temps de revenir à l’essentiel ? Ou au contraire, quelqu’un à qui nous conseillerais-tu d’envoyer une infusion relaxante ? 

Des personnes inspirantes que je recommande - - Chloé Kian, une nana super chouette qui évoque sur YouTube et insta sa vie zéro déchet et bien-être au naturel - @Tiphvine pour des bonnes vibes et du positif au quotidien.
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1 commentaire

  • Belle leçon de vie et de sagesse.
    Je tenterai à l’avenir d’appliquer cette philosophie … et ces conseils avisés.

    Doux Valérie

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