Cannabinoïdes et système endocannabinoïde : comment le CBD interagit-il avec notre organisme ?
Endocannabinoïdes, phytocannabinoïdes et cannabinoïdes de synthèse : comprendre les différents types de cannabinoïdes
Il existe 3 types de cannabinoïdes :
- Les cannabinoïdes endogènes, aussi appelés endocannabinoïdes, sécrétés par le corps,
- Les cannabinoïdes végétaux, appelés les phytocannabinoïdes, présents dans le cannabis / chanvre,
- Les cannabinoïdes synthétiques, élaborés en laboratoire
Notre corps créée ses cannabinoïdes !
Des recherches débutées dans les années 1960 ont révélé l’existence d’un système endocannabinoïde chez l’homme, comme il existe un système nerveux ou un système immunitaire. Ce système est également présent chez tous les vertébrés, ce qui laisse penser qu’il serait apparu très tôt dans l’évolution du vivant.
Le système endocannabinoïde est composé d’endocannabinoïdes et de récepteurs. Les endocannabinoïdes jouent le rôle de ligands, qui sont des molécules intervenant dans la transmission de l’information dans notre corps. Les ligands se fixent aux récepteurs qui font office de “socle”. Les récepteurs sont présents dans les cellules de notre corps, ils reçoivent l’information que leur transmettent les ligands, information qui se traduit ensuite en un effet biologique (modifiant l’action de nos cellules ou produisant telle hormone par exemple).
En 1988 des chercheurs identifient un premier récepteur (CB1), auquel se lie la molécule de THC, qui est donc responsable des effets psychotropes du cannabis sur le corps. Ceci amène des chercheurs à penser qu’il existe des ligands endogènes (produits par le corps). C’est dans les années 1990 qu’on utilise le terme “d’endocannabinoïde” pour la première fois.
Aujourd’hui on connaît l’existence de deux de ces récepteurs :
- Le récepteur CB1, qui est présent dans de nombreux organes et tissus, et qui est plutôt impliqué dans les effets psychotropes des cannabinoïdes,
- Le récepteur CB2, surtout présent dans les tissus immunitaires (comme dans ceux de la rate, des amygdales ou du thymus).
Les endocannabinoïdes, contrairement à d’autres ligands, sont produits « à la demande » et agissent de manière ciblée afin de compenser un déséquilibre local. Leur nombre augmente par exemple lorsque l’on a des crampes musculaires.
Les endocannabinoïdes, gardiens de notre équilibre interne
Comme nous l’avons dit précédemment, les endocannabinoïdes agissent sur nos récepteurs. Les chercheurs savent encore peu de choses sur leur rôle, cependant une de leurs fonctionnalités nous renseigne dessus. Les endocannabinoïdes sembleraient agir au niveau de l’information transmise entre deux neurones. Les neurotransmetteurs sont des molécules qui transmettent un message d’un neurone à un autre. Lorsqu’un message est transmis, le neurone récepteur produit des endocannabinoïdes qui vont informer le neurone émetteur que les neurotransmetteurs ont bien été reçus, produisant une sorte de feedback. L’endocannabinoïde va donc par exemple informer le neurone émetteur de ne pas envoyer plus d’information. Ainsi l’endocannabinoïde peut réguler les signaux envoyés par les neurones, modifiant par exemple nos perceptions.
Le système endocannabinoïde participerait à la régulation de nombreux processus physiologiques dont le développement des nerfs, l’inflammation, l’immunité, l’appétit, l’homéostasie énergétique, la digestion, la mémoire, les cycles de sommeil ainsi que la régulation du stress et de l’état émotionnel. L’action ciblée des endocannabinoïdes est importante dans le maintien de l’équilibre de notre corps car elle corrige de manière local tout dérèglement.
Les phytocannabinoïdes interviennent dans un processus naturel de notre corps. Les cannabinoïdes présents dans le chanvre (extérieur au corps), lorsqu’ils sont ingérés, vont emprunter les mêmes voies que les endocannabinoïdes et utiliser les récepteurs CB1 et CB2, ayant donc une influence sur notre corps.
Le mode d’action du système endocannabinoïde est très fin. Par exemple, il a été démontré en laboratoire qu’une haute dose de THC (phytocannabinoïde dont nous allons parler après) induit une augmentation de l’agressivité du rat sur lequel on menait l’expérience, alors qu’une faible dose diminue son agressivité.
Dans les années 1970, le cannabis est classé dans de nombreux pays parmi les substances illégales et connaît un regain d’intérêt pour ses bienfaits thérapeutiques depuis peu. L’étude à son sujet est encore à ses débuts. Il reste donc encore de nombreux mystères à percer sur le système endocannabinoïde...